Une grande maison calme, au bord de la mer. C'est là que Liselotte a vécu la majeure partie de son enfance. La petite fille est née au sein d'une famille typique de moldus: son père enchaînait des chantiers, tandis que sa mère travaillait dans une poissonnerie. Elle était fille unique, et rapidement elle dû s'inventer ses propres jeux afin de se distraire. En effet, la gamine ne pouvait guère voir ses amis, et était gardée le plus souvent par ses grands parents. Si bien qu'elle passait la majeure partie de son temps à la plage, observant la mer, les oiseaux, les poissons, et s'amusant toute seule, se racontant bien des histoires. Elle croyait à la magie, aux contes de fées, à toutes ces créatures extraordinaires qui la fascinaient. Elle escaladait de grosses roches sans peur, imaginant conquérir un château fort, avant d'observer les alentours, se créant des ennemis invisibles.

Et un jour, elle eut bel et bien un ennemi.

C'était un après-midi venteux et pluvieux, l'une de ses journées où la fillette revêtait son ciré et ses bottes jaunes, avant de s'amuser dans les flaques. Elle n'entendit pas arriver derrière elle un chien, énorme, presque aussi grand qu'elle et sans doute plus lourd. Elle ne sut pas vraiment par la suite pourquoi est-ce qu'il l'avait attaquée. Son maître était un peu plus loin, discutant au téléphone, tandis que la gamine gambadait gaiement, sans même se soucier du maître et de son chien. La bête cependant se jeta sur elle, et la fillette poussa un cri, tentant vainement de se défendre. Elle eut mal, essaya de faire quelque chose, n'importe quoi, sans parvenir à repousser l'animal. Ça ne ressemblait pas à ce qu'elle lisait, à ses contes sympathiques et sans vraiment de violence, même si heureusement pour elle l'homme réagit rapidement et maîtrisa le molosse. La suite lui parut assez brumeuse. Sa grand-mère, qui la gardait ce jour là, l'emmena chez le médecin à toute vitesse, afin de panser ses plaies. La gamine eut plutôt de la chance, bien qu'elle garda de cet incident de vilaines cicatrices et une peur panique des chiens.

Par la suite, elle passa bien moins de temps dehors. Elle abandonna les contes, se mit à des lectures plus dures, moins heureuses et dénuées de toute magie. Elle décida de s'inscrire à un sport de combat, elle qui auparavant refusait de faire du mal à une mouche, et devint nettement plus susceptible. Ce changement lui attira bien des ennuis à l'école, la gamine ayant tendance à frapper autrui à la moindre remarque.

Puis il y eut un premier événement, quelque chose de bizarre, de pas normal, de magique.

Il faut savoir que Liselotte est quelqu'un de fainéant. Elle restait parfois avachie des heures devant sa télévision, ne se levant même pas pour se chercher à boire ou à manger, préférant rester là, bien installée. Et puis un soir, la jeune fille fit mime de faire venir un paquet de chips à elle. Celui-ci était situé sur une table, un peu plus loin, n'attendant qu'elle. Et il bougea. Légèrement, certes, mais assez pour que la demoiselle ouvre de grands yeux, se demandant si elle venait d'halluciner, si elle n'avait pas trop regardé la télévision. Elle réitéra l'expérience, sans succès, et fut assez dubitative. Elle finit cependant par oublier cet incident, se concentrant plutôt sur ses séries préférées et sur ses problèmes typiquement moldus.

Mais ces drôles de choses se répétèrent. Des objets qui bougeaient, des portes qui claquaient lorsqu'elle était en colère, un verre qui se brisa non loin d'elle. Des choses sans grande incidence, qui ne firent de mal à personne, et qu'à chaque fois la jeune fille préférait oublier.

Puis vint un drôle de personnage. Un homme qui vint porteur d'une étrange nouvelle, presque irréaliste. Intégrer une école de magie... Jamais la demoiselle n'aurait imaginé une telle chose. Cela lui paraissait irréaliste, tout en réveillant de vieux échos douloureux. Avant, elle en aurait été folle de joie. Tandis qu'à cet instant... Elle avait peur. Peur de ce qu'elle allait y découvrir, de sa vie qu'elle risquait fort d'abandonner. Ses parents eux ne furent pas difficiles à convaincre. Ils lui demandèrent si elle souhaitait intégrer Poudlard. Liselotte réfléchit un instant, puis finit par se décider. La magie, ça ne pouvait être qu'amusant, non ?

La jeune fille se présenta sur le quai, à l'heure requise, et embarqua dans le train à destination de Poudlard. Autour d'elle, une multitude d'autres enfants. Qui parlaient de choses qui lui étaient inconnues, qu'elle ne connaissait absolument pas. Elle se mit en tête de tout connaître, de ne pas passer pour une abrutie devant ses camarades. Elle était de toute façon trop fière pour demander des renseignements, par peur de passer pour une idiote.

Ses premiers pas furent compliqués au sein de l'école. La jeune fille avait bien du mal à suivre le règlement, préférait tout explorer par elle-même, tenter d'en savoir plus sur cet étrange monde magique. Quand à sa scolarité... Disons que la demoiselle pouvait se montrer excellente dans les matières qu'elle appréciait, délaissant totalement les autres. Tandis qu'elle rêvait d'utiliser ses pouvoirs en permanence afin de se simplifier la vie. Le fait qu'elle soit d'origine moldu lui attira quelques ennuis, mais la demoiselle avait pris l'habitude de cogner fort. Malgré les remontrances de ses professeurs par la suite.

Puis on parla d'ouvrir le monde de la magie aux moldus. La jeune fille fut assez dubitative. Comment ses semblables le prendraient-ils ? Sans doute mal. Ils tenteraient d'utiliser la magie à leur avantage, auraient peur des sorciers, iraient peut-être même jusqu'à les persécuter. Autant dire que Liselotte fut contre cette idée. Même si elle était prête à changer d'avis si on lui présentait de bons arguments.